Son histoire:

 

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Construit à la fin du XVème siècle, il est la propriété de la famille Couleau du Vigneau et fait partie des bâtiments de la Poste Royale.

D’architecture originale, il est constitué d’une base carrée, percée de 4 voûtes en plein cintre*

L’étage octogonal contenait 260 boulins* laissant estimer à 520, le nombre de pigeons pouvant y «séjourner» en même temps.

La porte d’accès est encadrée de 4 blasons indéchiffrables pour avoir été martelés pendant la révolution.

La clé de voûte est finement sculptée aux armes de la famille Couleau.

Une partie de la voûte est volontairement laissée béante afin d’apercevoir les boulins de terre cuite et la charpente en châtaigner.

Le passage des pigeons se fait par les deux chiens assis* ouverts à l’origine au SO et NO.

 

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En 1993, en ruine, il est donné à la Commune. Les travaux de déblaiement et de démontage commencent en Novembre 1993 et s’achèvent à la fin du mois de décembre 1996.

Il est alors transporté et remonté en 1999 le long de la Route Départementale 948 et devient une aire de repos fort prisée par les vacanciers qui traversent le territoire depuis la Bretagne jusqu’au Limousin.

La Poste Royale de Sauzé:

 » L’axe Paris – Bordeaux – Espagne a été mis en place en octobre 1480, de Tours à Bordeaux, dans un premier temps,. Louis XI qui résidait à Plessis les Tours, s’inquiétait de la situation en Aquitaine où la ville de Bordeaux semblait menacée d’une nouvelle attaque anglaise. Il mettra en place des relais tout le long des 340 km, de sept lieux en sept lieux (d’où les bottes). De relais en relais, les cavaliers (ou chevaucheurs) au galop portent le courrier et changent de montures afin de gagner le relais suivant au plus vite. Ainsi le courrier est acheminé entre Bordeaux et Tours en 24h. (…)

La situation précise du relais de Sauzé n’est pas parfaitement connue, mais nus savons que la famille Couleau (ou Coulaud) tint celui ci du XVIème au XVIIIème siècle. En effet cette famille noble habitait le « Vignaud » situé à la Chaume de Sauzé, aujourd’hui propriété de la famille « Bourdin ». Le relais de poste se tenait-il à leur domicile? (…) Le cadastre de 1835 mentionne la route venant de Pliboux entrant dans Sauzé par la « Chaume » comme étant « l’ancienne route de poste ».

Un document de 1542; consultable aux archives de la Charente, énumérant une liste locale des « postiers », nous apprend que Mathurin Couleau en était le Maître de Poste de Sauzé. Cette liste dressée par Pierre Texier, chevaucheur d’écurie, ordonne à un notaire d’Angoulême de payer les gages des 25 « postes » de Villefagnan à Paris. Ainsi chacun des « postiers » reçu 61 livres et 7 sols. (…)

Dans le registre national des postes, (…) une référence nous conduit au Musée de la Poste où Catherine de Médicis mentionne Sauzé en 1568 et 69 lorsque 2 cavaliers sont tués en pleine course (Mathurin, Courrier Royal + un courrier espagnol.

Le courrier transporté visait la famille royale et en plein guerre de religion, on ne saura jamais si le crime fut commandité par de vulgaires assassins, Catherine de Médicis elle même ou le Marquis de Vérac, chef protestant…  L’histoire du Chemin des Meurtres garde tout son secret…

(Extrait de Sauzé et ses environs de la préhistoire à 1789 par Jean Luc Audé aux éditions: « Entre Bouleure et Péruse, archéologie et histoire du sauzéen »)


Glossaire:

* En plein cintre: se dit pour un arc dont la courbe correspond à un demi-cercle.

* Un boulin: C’est un trou dans le mur d’un pigeonnier, qui sert de nid au pigeon.

* Un chien-assis: C’est une lucarne de petite dimension propre aux toits à faible pente.

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Le pigeonnier en vidéo par l’Office du Tourisme du Pays Mellois

http://youtu.be/9LjwPuqqjDo