HISTOIRE DE MAISONS D’ECOLES (Bulletin municipal Sauzé-Vaussais décembre 2006).
La grande transformation de l’enseignement fut la laïcisation au XIXe siècle. De 1880 à 1890, les grandes lois fondamentales de Jules Ferry et de René Goblet rendirent l’école primaire laïque, gratuite et obligatoire. C’est désormais un service départemental, fonctionnant dans des locaux communaux avec des fonctionnaires de l’Etat.
Nous vous proposons de remonter le temps, le temps où dans notre commune, la création de Maisons d’Ecoles devient un vrai projet de développement communal. Bon voyage…
L’an 1875, le 14 février
Le Conseil Municipal avait demandé à la Commission dont la mission consistait à étudier et à préparer tous projets d’intérêt général de présenter ses conclusions au Conseil. En voici le rapport : « Il y a beaucoup à faire dans la Commune de Sauzé : c’est notre avis à tous. Ce sentiment unanime avait porté au mois de janvier 1873, le Conseil Municipal auquel nous succédons, tout en le continuant dans sa majeure partie dans sa composition, à nommer une commission dont la tâche principale serait, puisqu’il n’est pas possible de tout faire à la fois, d’opérer un classement de priorité dans les divers travaux que réclament de notre sollicitude les services communaux.
Les études de la Commission devaient avoir dans la pensée de ceux qui la nommaient cet avantage que fixant nettement les plans excellents peut être, mais bien divers de chacun de nous, il serait possible à notre administration municipale de marcher avec sûreté, connaissant son but et d’obtenir par ce moyen l’homogénéité trop souvent étrangères de nos résolutions.
Sur votre invitation, nous nous sommes réunis, et après un sérieux examen de la situation, nous avons cru devoir vous proposer :
1) La construction de maisons d’écoles pour les garçons et pour les filles
2) Une demande d’établissement d’une école garderie mixte au centre des villages
3) L’achèvement de la place du marché par l’acquisition de certains immeubles et par la détermination de l’emplacement des vieilles halles pour le moment ou l’on pourra et où l’on devra la reconstruire.
4) Les travaux à faire pour alimenter d’eau le bourg de Sauzé et pour mettre à la disposition du public suivant ses besoins cet élément indispensable. (…..)
L’an 1875, le 11 août
Le Conseil Municipal prend connaissances des plans et devis pour la construction des maisons d’écoles pour garçons et pour filles dont l’ensemble s’élève à 53.000 francs.
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4 années se sont écoulées, durant lesquelles aucune décision n’a été prise.
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L’an 1879, le 14 mars
Le conseil Municipal après avoir examiné divers terrains pour la construction des maisons d’écoles à Sauzé, a procédé à deux élections desquelles il est résulté que l’emplacement jugé le plus convenable pour celle des garçons, est un immeuble déjà en partie construit au lieu dit le Breuil entre Sauzé et Limages sur la route N148 appartenant au Sieur Louis Brousseau ancien forgeron, et que celui jugé pour la construction des filles, est un terrain appelé l’Echaillier ( aujourd’hui Echellier) bordant la route de Sauzé à Chef Boutonne, appartenant à M. Gueny Chambaudry, propriétaire à Sauzé-Vaussais ; ces élections ont eu lieu, la première à la majorité absolue de dix voix et la deuxième à la majorité de treize voix.
De plus, le Conseil Municipal a décidé que l’immeuble le plus convenable pour l’établissement d’une maison d’école mixte à Vaussais, est une maison attenante à la Cure de Vaussais appartenant à Mme veuve Madioux née Boutet.
L’an 1879, le 2 juin
M. le Maire informe son conseil :
Il résulte de ces démarches qu’il n’y a pas possibilité d’arriver à acquérir à l’amiable la parcelle de terrain de M. Gueny Chambaudrie et que les prétentions du Sieur Brousseau paraissent tellement exagérées qu’il n’y a pas possibilité de donner suite aux projets conçu concernant l’immeuble de ce dernier. En conséquence, le Conseil Municipal abandonne le projet d’acquisition de la maison Brousseau, et après un nouvel examen de terrains, reconnaît que le plus convenable pour l’établissement de la Maison d’école des garçons est celui appartenant à un nommé Jean Thebault, cafetier à Sauzé, bordant l’ancien chemin de Sauzé à Limages, auquel terrain , il aurait lieu d’adjoindre une petite langue de terre appartenant à Roy, propriétaire à Sauzé, se trouvant en face celui dont il vient d’être parlé et entre cet ancien chemin et la route nationale 148 de Nantes à Limoges.
Le conseil prie M. Le Maire et lui donne au besoin toute autorisation pour faire auprès des propriétaires sus nommés, toutes les démarches nécessaires pour arriver à acquérir à l’amiable des terrains des Sieurs Thebault et Roy, et en cas d’impossibilité prendre telles mesures er remplir telles formalités qui seront nécessaires pour arriver à l’expropriation qui a pour cause l’utilité publique, tant des terrains Thebault et Roy, que celui de M. Gueny Chambaudrie.
L’an 1879, le 20 juillet
Le Conseil adopte les dépenses concernant les Maisons d’école.
Maison d’Ecole des Garçons : 30.760 francs
Parcelle de terrain appartenant à M. Thebault Jean, cafetier, situé au lieu dit Pré Bourreau, section B de Limage N° 870 du plan cadastral, contenant 14 ares et Parcelle de terrain appartenant à M. Roy Claude, désignée sous le nom de la Vigue, section B de Limage N° 869 du plan cadastral.
Maison d’Ecole des Filles : 24.100 francs
Parcelle de M. Gueny Chambaudrie, désignée sous le nom de l’Echaillier, Section E des Ségeliers, N° 302 du plan cadastral, contenant 13 ares.
Maison d’Ecole de Vaussais mixte : 15.000 francs
Immeuble appartenant à Mme veuve Madioux.
Soit un total de 69.860 francs.
En résumé :
Le 22 octobre 1880, Le tribunal de Melle exproprie M. Gueny Chambaudrie au profit de la commune. En 1881, le 4 mai, la construction de la Maison d’Ecole des Filles est en cours.
Les travaux de la Maison d’Ecoles des Garçons ont commencé le 6 septembre 1882, pour être achevés le 18 octobre 1883.
En images, les 1ers projets de plan (pas les définitifs !!!)
- vue d’ensemble